Installation composée de pièces en verre et plâtre, différentes techniques. Réalisée dans le cadre d’une résidence dans les Ateliers du Faire de la Fondation Martell à Cognac, avec les verriers Laetitia Andrighetto et Jean-Charles Miot.

Dans la poursuite de mon travail sur la table comme espace de convivialité, d’interactions et de rituels, cet ensemble de pièces naît de l’envie de transposer une technique ancestrale japonaise d’estampe, le Gyotaku, à la technique du verre.
Comment garder trace d’un repas, comment prendre des empreintes de ce qu’il reste, évoquer une mémoire, des souvenirs collectifs.
On peut trouver de nombreux parallèles dans les procédés de transformation, de mise en œuvre du verre et des aliments. L’enjeu était également ici d’observer les interactions possibles entre le verre et les aliments, le verre en fusion peut-il cuire les aliments par exemple.
Dans un même mouvement, étudier le rapport contenant-contenu : dans le cas du soufflage du verre sur un aliment, l’objet en verre créé est à la fois contenant de cuisson et de dégustation du produit, mais un contenant unique, absurde, qui ne peut recevoir parfaitement et uniquement l’aliment sur lequel il a été soufflé, qui sera ensuite mangé.

L’approche expérimentale de ce projet nous a permis d’aborder et de tester différentes techniques verrières : pâte de verre, soufflage, fusing, thermoformage, sand casting, fossilisations, etc. L’installation en résulte ainsi un ensemble d’objets hétérogènes, dans un dégradé de noir au blanc et transparence, composant un banquet pétrifié, où les mets sont tantôt représentés, tantôt à l’état de traces, de fantômes.
Une tablée de reliefs (déf : restes d’un repas ou saillie sur une surface), suspendue dans un processus de disparition, de dégradation, d’effacement. Un souvenir d’un événement convivial imaginaire, comme figé dans le temps.

Octobre – novembre 2021.