Extraits de Rien de problématique ne porte à conséquence , 14′, 2010.
Création Chloé Petitjean Légerot. Avec David Bardoux, Frédéric Braye, Philippe Momot, Claire Payement, Chloé Petitjean Légerot, Jacques Pupponi.
Représenté au Phénix, Scène nationale de Valenciennes.
J’ai créé une liste de dix gestes quotidiens : s’habiller/se déshabiller, se brosser les dents, se laver les mains, se doucher, se coiffer, s’assoir sur une chaise, manger, boire, être aux toilettes et entrer/sortir. Sur scène, dix danseurs effectueront chacun un de ces gestes chorégraphiés en boucle. Je pense introduire au bout d’un certain moment des « accidents » dans ces gestuelles, pour casser la monotonie apparente de la chorégraphie. Un écran en fond de scène recevra la projection d’une image vidéo (paysage) paraissant de premier abord fixe (comme une photo) car un cadrage immobile sur un sujet (presque) immobile (sujet encore à définir, probablement maison vide? ou façades de maisons?). La bande sonore serait crée à partir d’extraits lus des livres « Les Gestes » et « Choses et Non-choses » de Vilém Flusser. J’imagine la trame générale de la bande son comme cela : au début, brouhaha, beaucoup de phrases superposées, on a du mal à en entendre la signification, qui tendrait, au fur et à mesure du déroulement de la pièce, vers quelque chose de beaucoup plus clair, simple, limpide. Pour finir sur un extrait du chapitre « Se raser » du livre « Les Gestes ». Du coup, l’introduction de ma pièce serait sûrement une vidéo d’un homme qui se rase, avec le son. Rien de problématique est une introduction ou une conclusion. C’est comme sortir de son corps pour un instant et regarder, observer, se regarder. Être conscient. Et vivre.
L’orateur :
Vous serez libre de penser ce que vous voulez, même si c’est à ce que vous allez manger ce soir.
C’est bon ? Oui.
J’avais peur que ça soit un peu trop cuit mais finalement non.
Ça manque un peu de sel peut-être. Et sinon, ta journée ?
En essayant le plus possible de ne pas se cogner.
Et qui va promener le chien ?
Je dois absolument
Me poser la question : qu’est-ce que je fous là ?
Tasse. Lunettes. Jambes croisées. Jambes croisées bras croisés. Dans une salle d’attente. Jambes tendues. Face au dossier. La personne qui a oublié de. Comme si. La personne qui ne veut pas. Fonce sur la chaise fois trois. Au ralentit puis à l’envers. Appuyé sur les genoux. La chaise à deux. Avec le mauvais outil. Allume la lumière. Ouvre la porte.
Écouter de manière flottante. Ou
de ne pas regarder, ou de regarder autre part.
N o t e r l e s t e m p o r a l i t é s d e c h a q u e p e r s o n n e.
Entre tout hagard dans son logement, sans quitter ni manteau ni chapeau. Trouver la manière la plus confortable de. Suivant que je sois porté sur le pied gauche ou
sur le pied droit. S’arrêta sur le seuil de sa chambre. Qui a une question ? Moi
crie tout le monde. D’ailleurs,
dans n’importe quelles circonstances,
siffloter.
Ne faire que la mi-dire.
On a l’habitude de voir une rue,
alors pourquoi montrer une rue ?
Mais pas trop loin.
Ne pas prendre trop d’espace.
Petites gifles en plein visage.
Longtemps,
c’est plus que pas longtemps de toute façon
vous serez libre de penser ce que vous voulez, même si c’est à ce que vous allez manger ce soir.




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